La FIFA a reçu un coup sensible devant la justice. L’association d’agents EFAA (European Football Agents Association) a saisi le tribunal de Dortmund pour tenter d’empêcher la nouvelle réglementation des agents de joueurs. En effet, la FFAR, l’organe de régulation de la FIFA, a annoncé au début de l’année, entre autres, qu’à partir du 1er octobre 2023, les agents auraient besoin d’un diplôme pour exercer leur activité. L’EFAA a fait appel, et a obtenu gain de cause en mai dernier : la FIFA ne peut pas introduire ces règles pour le moment.

La FIFA a annoncé en janvier 2023 qu’à partir d’octobre de cette année, les agents devraient être titulaires d’un diplôme pour gérer les contrats et les transferts. Les premiers examens ont eu lieu en avril. En outre, les revenus des agents de joueurs seront plafonnés par l’introduction de commissions maximales. La FIFA souhaite également empêcher un agent d’avoir plusieurs parties sous sa responsabilité en même temps, afin de prévenir d’éventuels conflits d’intérêts. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a déclaré lors d’une conférence de presse que “tout le monde a le droit de gagner de l’argent”. “Mais cela doit se faire dans un environnement réglementé. Nous devons le faire parce que cela affecte l’image du football. Nous voulons rétablir la bonne image”.
Commentant cette nouvelle, l’Association européenne des agents de football (EFAA) a déjà annoncé qu’elle contesterait la décision dans plusieurs pays. À Dortmund, les agents Ralf Bockstedte et Michael Frank se sont battus avec succès contre la FIFA. Le tribunal a accédé à la requête du duo, qui demandait une “protection juridique aiguë des joueurs”. La décision du tribunal interdit temporairement à la FIFA et à la fédération allemande de football (DFB) d’appliquer les nouvelles règles. Dans une affaire précédente, à Mayence, la demande de l’EFAA a été renvoyée à la Cour européenne de justice.
Une action a également été engagée récemment aux Pays-Bas. Toutefois, le syndicat ProAgent a perdu la procédure en référé engagée contre la FIFA et la KNVB. En outre, une affaire contre l’autorité de régulation est en cours en Espagne et un appel a également été interjeté devant le tribunal civil. En Angleterre, la preuve économique dans le droit de la concurrence de l’UE est mise en avant. En effet, les nouvelles règles de la FIFA iraient à l’encontre des réglementations de l’économie européenne libre.
En outre, en République tchèque, une demande d’injonction a été déposée, obligeant le tribunal à prendre une décision rapide en raison d’un “intérêt urgent”. L’Italie et la France n’ont pas fait appel à la justice, mais les personnes chargées des dossiers dans ces pays ont clairement exprimé leur opposition à la décision de la FFAR et ont entamé des pourparlers avec les associations nationales de football et les ministres afin d’empêcher l’introduction des règles. Des affaires sont également pendantes devant le Tribunal du sport (TAS) et donc devant la Cour de justice des Communautés européennes.