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Laurent Gutsmuth : 45 000 euros la signature

Romaric ETONG

Agent de paille ? Laurent Gutsmuth déteste l’expression. L’EIC l’a croisé dans un dossier où son rôle semblait pourtant aussi indispensable que famélique. Laurent Gutsmuth a joué, lors de l’arrivée de Javier Pastore au Paris Saint-Germain, le rôle d’honorable correspondant français du célèbre agent argentin Marcelo Simonian, qui ne dispose pas de licence pour travailler en France.

On pourrait croire Laurent Gutsmuth millionnaire. Il reçoit 1 010 000 euros. Mais il en reverse un million à Simonian. Alors, 10 000 euros pour une signature ? Plus compliqué que ça, répond Gutsmuth. « J’ai aussi dû gérer une partie juridique. » Nous n’en saurons pas plus.

Le fait d’avoir vécu en Amérique du Sud a permis à l’agent français de se faire un carnet d’adresses en or, et de compter, depuis six ans qu’il exerce cette activité, une dizaine de clients sud-américains, en plus de ses clients traditionnels, explique-t-il.

Son premier client historique ? Thiago Silva. Enfin, Paulo Tonietto, l’agent brésilien, qui, lui non plus, n’avait pas de licence pour exercer en France. Coup de bol pour Gutsmuth, Tonietto négocie bien. Quand Thiago Silva prolonge au PSG, et passe d’une rémunération nette d’environ 6 millions d’euros à quelque 8 millions par an, Tonietto, touche 2 millions d’euros de la part du PSG. Un pourcentage hallucinant. Et Gutsmuth ? 45 000 euros.

Là aussi, Laurent Gutsmuth fait valoir qu’il n’y a pas seulement la prolongation de contrat qui est rémunérée. Mais aussi un suivi, une relation, une aide, médicale ou logistique. « C’est une prime à la confiance. »

Toujours pas agent de paille, donc ? « Non, mon rôle varie selon les joueurs. Avec Cavani, je fais plus de commercial. Mais si on me proposait un rôle de simple agent de paille, j’accepterais sûrement. »

En attendant, le business des prolongations de contrats est lucratif sans être éreintant, surtout quand c’est le « vrai agent » qui négocie. Dans tous les cas, on peut penser que si les agents touchent autant pour une simple prolongation de contrat, c’est parce que les clubs les remercient de ne pas pousser leurs joueurs à partir.